Colonisation
décolonisation : mémoires de l'exil, mémoires
confisquées...
Sur
France culture. Dans l'émission "Bouge dans ta tête"du
03 Septembre 2005
Polémiques autour d’une loi. La mémoire
coloniale, ou le retour du refoulé.
"La question coloniale a fait retour
dans l’espace culturel français : réexamen
de la guerre d’Algérie et son cortège
de mémoires blessés, des pieds-noirs aux harkis,
et des enfants d’immigrés aux exilés algériens
; la création d’un musée de l’immigration
sur le lieu de l’ancien musée des colonies ;
l’inflation de publications universitaires, ou littéraires,
sur la période coloniale de la France. Est-ce un simple
effet de mode, une glissade dans la nostalgie des rêves
coloniaux ? Ou une volonté de fouiller dans cette histoire
particulière pour comprendre notre présent ?
Ainsi, certains n’hésitent pas à parler
d’indigènes de la République à
propos des enfants d’immigrés maghrébins.
Mais c’est, surtout, avec
une loi votée le 23 février 2005 disant que la
colonisation est « une œuvre positive », que
la polémique est la plus vive. Des députés
en Algérie entendent saisir leur Parlement pour voter
une loi condamnant le colonialisme. Et en France, des historiens
ont lancé une pétition pour demander l’abrogation
de la loi du 23 février 2005. " Vers
la page de France culture
Guerre
d'Algérie : Témoignage de Bernard Zimmermann
Préface à l'édition
sur le Site de Soleil en Essonne, mars 2003.
Le texte suivant a été
rédigé pour la revue "Azrak",
il y a aura bientôt 2 ans. Il l'a été
dans un contexte marqué alors par la publication du livre-témoignage
du Général Aussaresse et les débats qui
ont suivi en France et en Algérie, notamment autour de
la question de l'ouverture d'un procès pour crime contre
l'humanité. En regard de ce témoignage j'ai apporté
le mien en essayant de me positionner sur la question précitée
(on le lira à la fin de mon texte). En 2003, l'émotion
suscitée par le livre du général Aussaresse
est quelque peu retombée et d'autres événements
graves nous sollicitent. Il n'est plus trop question d'ouvrir
quelque procès que ce soit en France (force est de constater
aussi qu'en Algérie on ne voit pas se dessiner l'ombre
d'un retour officiel sur les crimes commis contre les Harkis,
pour ne citer qu'eux).
Où est la vraie question, d'ailleurs
? Sans revenir sur ce que j'exprime dans le dernier paragraphe
du texte qui suit, j'ajouterai seulement que le " devoir
de mémoire " n'a de sens que s'il s'accompagne d'un
honnête examen de conscience visant à se rapprocher
de son semblable (certains, dont moi-même, ont parfois
évoqué un " devoir de repentance ",
mais cette expression me semble tout compte fait impropre).
Ce n'est pas mépriser la justice des hommes -nécessaire
mais trop souvent manipulée à des fins partisanes-
que de remarquer combien en l'absence de ce travail sur soi,
individuel et collectif (on est dans ce que l'Islam appelle
" ichtjihad ", si je ne me trompe) on reste dans la
polémique sclérosée, inutile, et le mal-être.
Il m'importe au premier chef de contribuer à ce que les
miens, les Pieds-Noirs de ma génération en tout
cas, fassent cet effort, pour eux-mêmes : ne pas trahir
sa mémoire et s'ouvrir à celle de l'autre, une
voie difficile pour trouver la paix ; beaucoup l'ont déjà
fait, il ne serait trop tard que pour ceux qui sont déjà
morts dans leurs tête.(texte
intégral en téléchargement)
Dans ma vie, il y aura toujours un avant
et un après « 16 juin 1962 ». Ce jour-là,
avec ma famille, nous avons quitté Constantine, la
grande ville de l’Est algérien, la troisième
du pays par ordre d’importance, où je suis né
et j’ai grandi. J’avais douze ans. Je suis allé
vers un autre univers, dans l’oubli de la société
d’Algérie dans laquelle j’ai vécu,
et qui reviendra hanter ma mémoire bien plus tard.
(texte
intégral en téléchargement)
Je suis issu d'une double communauté
hispano-berbère et ibérico-italienne, qui a
fait partie de cette longue histoire des Juifs de Tunisie
laquelle a plus de 2000 ans, dont 1300 ans sous le statut
de la "dhimma" en terre d'Islam.
Depuis la fin du XIXème siècle, la présence
française renforcée par le rôle qu'ont
joué les écoles de l'Alliance Israélite
Universelle, a opéré une révolution dans
les mentalités et les aspirations de la société
juive locale. Cette société avait été
jusque -là ancrée dans une tradition culturelle
marquée par le sceau de la judaïté talmudique
d'une part et par une forte imprégnation maghrébine
d'autre part qui se manifestait par la langue (judéo-arabe),
le costume, les modes de vie, la littérature, les arts
populaires
Au milieu du XX ème siècle et en l'espace de
deux décennies devait s'opérer un exil sans
esprit de retour de la majeure partie de cette communauté
vivante dont il ne subsiste aujourd'hui plus que quelques
lambeaux. Les juifs tunisiens ont fait le choix de la France
ou d'Israël.
La mémoire même du judaïsme tunisien dans
sa contribution aux commentaires de la Thora n'a pas été
épargnée par la tourmente. Des juifs tunisiens
exilés en France ont vilipendé cette mémoire,
lui déniant toute valeur; ils sont allés jusqu'à
se donner des ancêtres lituaniens en adhérant
au mouvement hassidique et à sa mouvance loubavitch,
opérant une rupture traumatique avec un passé
qu'ils ont voulu ainsi refouler.
Mon attachement fondamental à la laïcité,
hors de laquelle il est bien difficile de maintenir le "vivre
ensemble" et une"francisation" sans doute trop
exclusive de ma formation propre, auront eu raison de mon
désir de demeurer au sein de mon pays, la Tunisie,
auquel je demeurerai toujours attaché. (texte
intégral en téléchargement)
Témoignage
Ligue des Droits de l'Homme à Toulon
D'une
rive à l'autre
Pourquoi cette journée ?
"vivre ensemble" par Martine la journée
vue par Andrée
le compte-rendu de Var-Matin
quelques réactions afin de permettre aux Toulonnais de
mieux vivre ensemble, dans la diversité de leurs origines,
de leurs cultures et de leurs convictions, la section de Toulon
de la Ligue des droits de l'Homme a organisé une journée
de rencontre " d'une rive à l'autre de la Méditerranée
" le 17 mai 2003, au Foyer de la Jeunesse, avec le concours
de l'historien Jean-Jacques Jordi, de Maître Ali Badeche
du barreau de Marseille, et les témoignages de nombreux
Toulonnais.
Le matin a été consacré à la vie
quotidienne à Toulon en ce début de 21ème
siècle ;
l'après midi a permis d'entendre des témoignages
sur la guerre d'Algérie. Près de cent cinquante
personnes ont répondu à notre invitation - les
uns le matin, les autres l'après-midi, beaucoup y ont
consacré la journée.
Nous nous sommes quittés en lançant l'idée
d'un jumelage avec la ville algérienne de Biskra. Le
maire de Biskra nous a donné son accord ; nous attendons
la réaction du maire de Toulon.
«
VU de TRIPOLI» D. & C. Hamza
(texte
intégral en téléchargement )
Nous avons reçu un texte très
chaleureux et d’un extrême intérêt
d’amis algériens, enseignant et universitaire,
D. & C. Hamza, intitulé « Vu de Tripoli (Réminiscences
et avenirs)». Cette « suite de réflexions
» opère un retour sur le passé commun
de nos sociétés du nord et du sud de la Méditerranée,
et portent également sur leurs relations présentes
; ces réflexions sont d’une pertinence et d’une
ouverture d’esprit rares, disons-le. Elles sont critiques
dans le bon sens, constructif, du terme, vis à vis
aussi bien de la France que de l’Algérie. Elles
ont l’immense mérite de situer ces rapports dans
le long terme et dans un espace élargi, euro-méditerranéen
; ce sont là des dimensions désormais incontournables,
inclinons-nous à croire de plus en plus, pour aborder
de façon neuve et réaliste l’édification
d’un espace de solidarités effectives entre nous.
A travers ce texte, on perçoit le désir partagé
et exprimé par un nombre toujours croissant de citoyens
du monde méditerranéen, de construire un avenir
commun. Ce n’est pas là le moindre des intérêts
de cette contribution qui se veut, modestement, une simple
« tentative de discussion ».
|